Depuis ce week-end et jusqu’au 12 février, la Dominique vit au rythme du Carnaval. Ce week-end, nous avons assisté à la Parade de lancement des festivités dans Roseau.
Sans conteste la fête la plus importante des Antilles, le Carnaval est célébré dans toutes les îles des Caraïbes.
La coutume du carnaval aux Antilles a été introduite au 17ème siècle par les colons Français, Portugais et Espagnols. Elle a été mêlée rapidement à la culture amérindienne locale. Au 17ème et au 18ème siècle, le Carnaval était réservé aux riches colons et donnait lieu à de grandes réceptions masquées. C’est seulement après l’abolition de l’esclavage en 1848 que le carnaval se démocratise. Très vite les anciens esclaves marquent de leur empreinte ces festivités en créant des déguisements originaux et des masques rappelant leurs origines africaines. Ils apportèrent également leurs instruments de musique : tambour, cha-cha, ti-bois….
Tous les Carnavals des Caraïbes présentent des points communs. On retrouve partout les mêmes éléments: déguisement, musique, parade, chants, danse, et surtout transgression de l’ordre social. Mais le Carnaval est aussi différent en fonction de l’île qui l’organise, et possède son propre langage et ses propres traditions et coutumes
Le Mercredi des Cendres, un personnage symbolisant tous les problèmes de l’année écoulée, est brûlé. En Martinique et en Guadeloupe, ce personnage est appelé « Vaval ». On retrouve également dans les carnavals des Caraïbes des personnages effrayants tels que les diables rouges (Martinique et Guadeloupe), Marianne Lapofig et ses vêtements faits de feuilles de bananier séchées, les « nèg gwo siwo » (nègres gros sirop),.. En Dominique, ce sont les « sensey ».
Les Sensey sont des costumes d’origine ouest-africaine portés uniquement au moment de Carnaval à la Dominique. Ils sont fait de cordes effilochées et d’autres matières fibreuses telles que les feuilles pilées de l’agave. Le matériau est attaché autour du corps en couches de sorte qu’il tombe en cascade de la tête aux pieds. Un masque est généralement porté sur le visage avec des cornes de vache. Les costumes de Sensey sont aussi faits de bandes de papier, de tissu, de sacs en plastique… Ils sont semblables aux costumes utilisés dans les cérémonies tribales africaines de l’Ouest. Le mot vient de la langue twi (parlée principalement au Ghana) : senseh est un type d’oiseau, avec plumes frisées ou froissées. Le costume est nommé d’après sa ressemblance avec l’oiseau et est censé posséder des propriétés spéciales.
Dans tous les carnavals dans les Caraïbes, on trouve également beaucoup de masques. En Haïti par exemple, les masques en papier mâché sont même le résultat d’un véritable travail d’artiste. Parmi les masques les plus populaires, on a par exemple le « mas a roucou » ou le « mas a kongo », des masques qui symbolisent les cultures amérindiennes et africaines.
Ici, les festivités ne font que commencer et je suis déjà très impressionnée par l’ampleur de l’évènement, c’est l’île entière qui participe et fait la fête pendant un mois entier…
No Comments