Après avoir quitté Puerto Viejo, nous nous rendons à Cahuita, à quelques kilomètres de là et toujours sur la côte Caraïbe. Là, nous avons dormi dans des cabanas (il semble qu’au Costa Rica, n’importe qui ayant un cabanon en bois dans son jardin en fait une « cabinas » pour accueillir des touristes, parfois c’est pas terrible, mais ici c’était très bien).
Dans le jardin, il y a quelques habitants sympas:
et d’autres un peu moins….
Pendant la nuit nous avons été réveillé par un boucan incroyable: les cris de singes hurleurs, défendant leur territoire. Assez impressionnant…. Le lendemain, nous avons fait une rando dans le parc national de Cahuita.
La balade était très sympa, et nous avons vu quelques animaux, notamment des singes:
Mais ce que j’ai préféré à Cahuita, c’est que nous y avons visité un refuge pour paresseux! Je suis devenue complètement fan de ces animaux, et j’étais donc très excitée (Gildas vous dirait quasiment hystérique) à l’idée de visiter ce refuge. Cette visite a conforté mon idée générale, à savoir que les paresseux sont absolument adorables, tout en étant très bizarres et vaguement flippants.
Le refuge que nous avons visité (« Sloth Sanctuary ») recueille des paresseux blessés, abandonnés, ou estropiés, inaptes à un retour immédiat (voire définitif) à la vie sauvage.
Voilà quelques informations sur le paresseux, pour se coucher moins bête:
– Ce n’est pas une surprise, le paresseux est lent. Avec une vitesse moyenne de déplacement de 0.2km/h, il est en effet le plus lent des mammifères terrestres. A noter qu’en cas de danger, le paresseux peut faire des « pointes » à 0.6km/h (vous imaginez bien alors l’intensité de la course poursuite). Le paresseux n’a également que 6 à 8 échanges respiratoires par minute, et peut rester en apnée pendant une quarantaine de minutes.
– Le paresseux est un des mammifères les plus anciens du monde. Nous avons vu pendant notre visite des reproductions de paresseux géants, qui vivaient au Pléistocène. Phénomène intéressant, quand il fait 3 mètres de haut, le paresseux cesse d’être adorable pour devenir entièrement flippant.
– Les paresseux sont répartis en deux familles: les paresseux à 2 doigts et ceux à 3 doigts.
– Les paresseux possèdent huit à neuf vertèbres cervicales, ce qui leur assure une rotation de la tête d’environ 270 degrés (et c’est un peu flippant à voir).
– Le paresseux vit la plupart de son existence suspendu à une branche. C’est dans cette position qu’il vit, qu’il dort, qu’il se nourrit et même qu’il se reproduit ou met bas. Cette position a même provoqué le déplacement de certains organes internes (tels le foie et l’estomac, qui ont du s’adapter à la pression permanente exercée par la gravité sur l’abdomen).
– Les paresseux ne descendent au sol qu’une fois par semaine, pour faire leur besoin. Ils perdent un tiers de leur poids à cette occasion.
– La couleur du pelage des paresseux est vaguement verdâtre, ce qui est du la présence de symbiotes chlorophylliens. En gros, une algue lui pousse sur le pelage, ce qui lui confère une odeur végétale, et non animale. C’est le principal mécanisme de défense du paresseux contre ses prédateurs (jaguars, ocelots): il passe totalement inaperçu. Il ne bouge que très lentement, il ne se voit pas, et il ne sent rien.
– Les mythes se référant aux paresseux sont nombreux chez les peuples précolombiens. Dans la plupart des cas, le paresseux serait soit l’ancêtre de l’humanité, soit une humanité parallèle ayant échappé à un fléau ayant détruit les autres créations des Dieux en se réfugiant dans les arbres, soit une réincarnation d’êtres humains punis pour leur paresse. Dans tous les cas, le paresseux était une espèce protégée, symbole de longévité et de sagesse. Sa faculté de guérir de presque tout (le paresseux dispose d’un système immunitaire étonnamment performant) lui valait également une réputation d’invincibilité. Et la tendance de son pelage à verdir avec le temps avait fait naître la légende d’un « être arbre » qui finissait par fusionner avec la forêt qui l’abritait.
– Les bébés paresseux ronronnent comme des chats! Si vous ne trouvez pas ça absolument adorable, c’est que vous êtes mort à l’intérieur.
Fascinant, non?
3 Comments
Quel voyage interessant! Je voudrais y visiter un jour bientot. : )
Tu adorerais, c’est sûr! Ce n’est pas si différent de la Dominique pour les paysages, mais la richesse de la faune est sans comparaison!
y sont trop mignons ces paresseux ….et puis 8 ou 9 vertèbres cervicales ça m’ouvre des horizons…