Apres la route des Plantations, nous continuons notre roadtrip en Louisiane en rejoignant Lafayette. La ville n’est pas particulièrement belle et n’a pas de réel centre-ville, mais constitue un bon point de départ pour visiter le pays cajun.
Lake Martin
Nous avons visité le lac martin, un petit lac dans les bayous à proximité de Lafayette. C’est la Louisiane telle que je rêvais de la voir, telle que je l’avais imaginée avec les films et les séries que je regardais en France, comme par exemple True Blood (la série elle-même n’est pas incroyable, mais je trouve le générique exceptionnel):
Ce très beau petit lac est globalement à l’écart des circuits touristiques. On peut le visiter en bateau avec un guide cajun, ce que nous avons fait et que nous conseillons fortement.
On a pu en apprendre plus sur le bayou, une étendue d’eau formée par les anciens bras et méandres du Mississippi. Les bayous s’étendent sur tout le sud de l’État, formant un réseau navigable de milliers de kilomètres. On a aussi découvert la faune très riche du coin: des alligators, des poissons-chats et de plus de 200 espèces d’oiseaux.
On a croisé un bald eagle, l’aigle à tête blanche emblème des Etats-Unis:
On trouve deux sortes d’arbres dans le bayou : des chênes au tronc étroit et circulaire, et des cyprès au tronc très large en bas en forme de pied d’éléphant. Certains sont multi-centenaires car ce bois est très résistant et imputrescible.
De la mousse espagnole s’accroche généralement aux branches, et c’est vraiment superbe:
Atchafalaya Basin
Nous avons également participé à une excursion dans le bassin d’Atchafaya, un ancien bras du fleuve Mississippi . Il est alimenté par la rivière Atchafalaya, dont les eaux se jettent dans le golfe du Mexique en se mélangeant à l’eau de mer pour former des marais d’eau saumâtre.
Beaux Bridge
Notre route nous a fait passer par Beaux Bridge, une petit bourgade célèbre pour son pont, et pour être la capitale mondiale de l’écrevisse (ca ne s’invente pas). On y organise apparemment un gros festival de l’écrevisse tous les ans le week-end du 1er mai.
Saint Martinville
Cette ville est considérée comme étant le lieu de naissance de la culture cajun. C’est à cet endroit que les premiers Acadiens, des français du Canada chassés de leurs terres par les anglais, se seraient installés à partir de 1765. A la fin du dix-huitième siècle, de nombreux royalistes fuyant la révolution française vinrent aussi se réfugier à Saint Martinville, où ils tentèrent de recréer une atmosphère française en organisant bals, réceptions et opéras. La ville fut d’ailleurs surnommée le «Petit Paris » et possède son théâtre parisien. Elle est située le long d’une rivière, le Bayou Teche:
On trouve aussi à Saint Martinville le chêne Evangeline, le deuxième plus vieux chêne des Etats-Unis, et, parait-il, l’arbre le plus photographié du pays. Cet arbre tire sa renommée du poème «Évangéline – A Tale of Acadie», une fiction écrite en 1847, par l’américain Henry-Wadsworth Longfellow. Le poème raconte l’histoire de la déportation des Acadiens à travers les périples d’un couple, Évangéline et Gabriel, et a contribué à la création du mythe fondateur de l’identité acadienne.
L’Acadie, qui s’entendait sur les états actuels de Nouvelle-Ecosse, Nouveau-Brunswick ainsi qu’une partie du Maine, comptait à l’époque environ 13 000 habitants. 10 000 d’entre eux ont été expulsés par les Anglais, et disséminées dans 13 colonies américaines, afin de casser leur unité. La moitié sont morts durant cette déportation, appelée « le Grand dérangement ». Environ 1 500 ont débarqué a la Nouvelle-Orléans. Au fil du temps, ces Acadiens sont devenus Cadiens, puis Cajuns.
Longfellow-Evangeline State Park
Nous avons fait un arrêt à l’Evangeline state park, ou une exposition bilingue relate le Grand Dérangement et la vie quotidienne des Cajuns. Le site comporte une maison de planteur, ainsi qu’une petite demeure acadienne typique datant de 1790:
Nous avons adoré la visite, menée en français par une adorable vieille dame cajun. Aujourd’hui sur environs 900 000 Cajuns, seuls 10% parleraient encore le français. C’est en parti en raison d’une politique d’assimilation linguistique anglais forcée menée à partir de 1916. Pendant des décennies, tout élève surpris à l’école en train de parler français était puni. Le français a peu à peu retrouvé ses lettres de noblesse, et il y a aujourd’hui plusieurs programmes de coopération linguistique avec la France.
Avery Island: Tabasco factory & Jungle Garden
A une quarantaine de kilomètres de Lafayette, on trouve Avery Island. C’est une petite île qui est l’une des cinq collines du delta du Mississipi, et qui culmine à 46 mètres au-dessus du niveau de la mer. La terre y est particulièrement propice à la culture du piment, et c’est là que se trouve l’usine qui fabrique le Tabasco, depuis 1865.
La visite comprend un petit film racontant brièvement l’histoire et la fabrication du Tabasco, puis on passe dans un couloir d’où l’on peut apercevoir à travers une vitre la fabrication et la mise en bouteille:
Avery Island comporte aussi de beaux jardins exotiques créés par le fils du createur du Tabasco et situés à proximité de l’usine. On y voit des plantes de Chine, du japon et de France. La faune est composée de cerfs, d’alligators et d’une importante réserve naturelle d’oiseaux migrateurs, d’échassiers et d’oiseaux protégés.Et comme partout, de la mousse espagnole à foison;
La suite avec la visite de la Nouvelle-Orléans!
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superbe exposé!!!