Les Catskills, c’est le terrain de jeu des New-Yorkais: une région de collines (ou disons plutôt de toutes petites montagnes…), de forêts et d’étroites vallées à moins de 200 kilomètres au nord-ouest de NYC. Gildas et moi adorons y aller, en particulier en automne quand l’été indien bat son plein. D’habitude, nous nous cantonnons plutôt aux villes de la vallée de l’Hudson desservies par le Métro-North, mais pour une fois nous avons loué une voiture pour explorer plus librement la région et découvrir des adresses qui nous faisaient de l’oeil depuis longtemps… Récit d’un itinéraire de week-end parfait!
Phoenicia
Nous récupérons notre voiture de location à White Plains, à 40 minutes de train de Grand Central – pour cette fois nous avons evité de louer à une voiture depuis Brooklyn parce que 1) ca permet d’éviter les embouteillages 2) les tarifs sont beaucoup moins chers. Nous voilà ensuite partis pour 2 heures de route tranquille, avant d’arriver dans la petite ville de Phonecia. Nous allons déjeuner à l’incontournable Phoenicia Diner. Ce diner a été construit en 1962 puis déménagé de son lieu d’origine et installé ici au début des années 1980. Le menu change selon la saison et fait la part belle aux produits locaux. Il offre une version moderne (et indéniablement plus saine) des plats traditionnels des diners :
Phoenicia est située juste à côté d’une rivière, l’Esopus River et une des activités phare de la ville est le river tubing (ce qui implique de se laisser descendre au fil du courant dans de grosses bouées). Ca sera peut-être pour une prochaine fois! On continue notre route jusqu’à Saugerties, à 40 min de route de Phoenicia.
Saugerties
Saugerties est une petite ville américaine que je trouve très mignonne – un épithète que j’emploie rarement à propos des petites villes americaines… à part dans les Catskills. D’habitude, mon impression générale rejoint plutôt celle de Bill Bryson, un auteur américain que j’aime beaucoup:
“[Traveling] makes you realize what an immeasurably nice place much of America could be if only people possessed the same instinct for preservation as they do in Europe. You would think the millions of people who come to Williamsburg every year would say to each other, « Gosh, Bobbi, this place is beautiful. Let’s go home to Smellville and plant lots of trees and preserve all the fine old buildings. » But in fact that never occurs to them. They just go back and build more parking lots and Pizza Huts.”
Mais Saugerties est une petit ville mignonne, donc.
Nous roulons quelques minutes jusqu’à la frontière de la ville et nous arrivons à la principale raison de notre week-end dans les Catskills… on emprunte d’abord ce petit chemin très prometteur:
Après une petite marche de 20 minutes le long de la rivière, on commence à voir le phare de Saugerties qui émerge des roseaux:
Et voila notre hébergement pour le week-end! Alors que ce petit phare sur le fleuve de l’Hudson tombait en ruine dans les années 1980, un groupe d’habitants du coin s’est mobilisé pour le sauver. Ils ont crée la Saugerties Lighthouse Conservancy et racheté le bâtiment pour 1 $ symbolique, puis amassé environ un demi million de dollars de dons et recruité de nombreux bénévoles pour mener les travaux de restauration. Le projet a conduit à la création d’un Bed & breakfast dans le phare au milieu des années 1990, les recettes étant utilisées pour maintenir l’entretien du phare.
Quand on passe le seuil, c’est un voyage immédiat dans le temps. Un poêle à charbon chauffe le salon en hiver:
Les seuls signes de modernité du lieu sont les toilettes à compost et les panneaux solaires sur le toit.
Le phare comporte deux chambres qui sont louées en B&B. La chambre Est:
Et la chambre Ouest:
Les chambres se réservent LONGTEMPS en avance. Nous avions pour notre part réservé… il y a un an et demi. Ce sont des amis qui partagent notre amour des voyages (et de l’organisation obsessionnelle de week-ends) qui nous avaient filé le tuyau: les réservations ont lieu durant un seul jour de l’année, en janvier, et ne se font que par téléphone. A partir de 9h du matin, il faut s’armer de patience pour joindre LE volontaire qui prend les réservations au fur et à mesure des appels. Lorsque nous réussi à le joindre il ne restait que deux dates pour l’année, en décembre. Nous avons donc fait notre réservation… que nous avons ete contraints d’annuler 10 mois plus tard puisque j’ai été envoyée en mission professionelle au Rwanda en décembre 2017… sans trop y croire nous avons appelé pour demander à modifier notre réservation… ce qu’il a été possible de faire pour 6 mois plus tard, ouf!
Autant dire que ce week-end là, on l’attendait depuis longtemps!
On peut monter (précautionneusement) sur le toit :
Le phare continue de guider les navires à travers ce tronçon étroit où l’Hudson rencontre l’Esopus river:
Derrière le phare, on trouve une grande terrasse en bois qui s’avance dans le fleuve, on y a passé une partie de l’après-midi a prendre le soleil et bouquiner. Le bonheur!
Le soir, nous sommes allés diner à Saugerties (à Miss Lucy’s Kitchen – super adresse) puis nous sommes revenus pour voir le soleil se coucher sur la rivière. On a passé une nuit tranquille bercés par le son des sirènes de bateaux qui passaient au loin (un peu de dépaysement des sirènes de police de Brooklyn).
Woodstock
Le lendemain, nous sommes allés découvrir Woodstock, à 20 minutes de route de Saugerties.
C’est une petite ville mignonne (encore une!), qui est bien sûr connue pour le festival du même nom… qui ne s’est en fait pas du tout tenu ici, mais à Bethel (également dans l’état de New York).
La ville capitalise fortement sur son bref moment de gloire internationale. Apparement, il est encore acceptable d’y porter/acheter des tee-shirts tie–dye:
Nous avons dejeuné à Shindig (encore une super adresse), avant de dévaliser quelques boutiques de vente en vrac/d’accesoires zero-déchets. En tant que hipsters/bobos new-yorkais on est très clairement le coeur de cible des vendeurs de la ville – ce qui nous va très bien.
Opus 40
Sur la route entre Saugerties et Woodstock, nous nous sommes arrêtés pour voir Opus 40, une immense sculpture environnementale. L’oeuvre a été créée par le sculpteur et carrier Harvey Fite. Elle comprend une série tentaculaire de rampes en pierre sèche, de socles et de plates-formes couvrant presque 3 hectares d’une carrière de pierre bleue.
L’oeuvre est appellée ainsi car Harvey Fite avait prévu qu’il lui faudrait 40 ans pour achever sa vision… il avait vu juste puisqu’il est mort en laissant son travail presque achevé, au bout de 37 ans. Le point focal d’Opus 40 est un monolithe de neuf tonnes qui se détache sur les montagnes des Catskills:
Les Catskills regorgent de petites adresses et d’itinéraires sympas et nous sommes loin d’en avoir fait le tour… mais ce week-end était clairement un de mes favoris!
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TROP BELLE LA TERRASSE DU PHARE