Lake Powell
Après avoir quitté Monument Valley nous nous dirigeons vers un autre paysage emblématique de l’Ouest, le lac Powell:
Ce lac entièrement artificiel, à cheval sur l’Arizona et l’Utah, a été crée en 1963 après la construction du barrage Glen Canyon sur le fleuve Colorado. Il possède 3,500 kilomètres de littoral – l’équivalent des rivages de la France! Pour la petite histoire, il a servi de décor à La Planète des singes.
Nous allons déjeuner à la marina du lac (le lac Powell transformé a été en station balnéaire dans les années 1980). On ne va pas se mentir, c’est un échec : on trouve là une base nautique tout ce qu’il y a de plus déplaisant, avec des gens qui font du jet ski, de la musique trop forte et de la nourriture infecte. Je ne sais pas pourquoi, mais je m’obstine à être attirée par les marinas (manger au bord de l’eau ça ne peut être que sympa, non?) alors que je suis systématiquement déçue. Ca n’a encore pas râté.
On avale donc rapidement nos plats et on file aussi vite que possible. On a hâte de se retrouver à nouveau dans la nature – et ce jour là on va être servis puisque notre objectif est de faire du camping sauvage dans une zone difficile d’accès : Alstrom Point.
Alstrom Point, c’est le nom d’un point de vue, ou plutôt d’un promontoire situé sur les hauteurs vertigineuses du Lac Powell, qu’on rejoint par 1h30 de route sur une piste :
Notre GPS perd le nord au bout de quelques kilomètres. On continue de se repérer grâce à des instructions imprimées que j’avais emportées (car en plus il n’y a plus de réseau). On ne croise rien ni personne, on traverse juste des paysages lunaires.
On arrive finalement à la portion de la route qui nous inquiétait le plus : les 5 derniers kilomètres (3 miles). On a loué un 4×4 pour deux semaines rien que pour ca : cette section ne peut se faire qu’avec un vehicule doté de 4 roues motrices et d’une bonne garde au sol. La route disparait, on ne roule plus que sur des rochers – en se guidant par des cairns laissés par-ci par là.
On roule tout doucement, parfois je sors de la voiture pour guider Gildas sur les passages les plus difficiles. On se demande un peu si c’etait une si brillante idee de venir jusque là. On etait pas si mal à cette marina, non ?
Et puis… on est arrivés:
Le bleu du lac Powell contraste avec le camaieu de rose de la roche. On embrasse du regard des kilomètres d’iles, de méandres, de crevasses, de buttes et de canyons. C’est exceptionnellement beau, et on est juste tous les deux pour en profiter.
On installe notre tente, et on se prepare notre petit repas lyophilisé. Et puis on reste les yeux vissés au paysage, à regarder le ciel se couvrir de violet et de rose tandis que le soleil se couche.
Cette merveille qu’est le lac Powell est malheureusement menacée: Le lac a perdu près la moitié de ses capacités en raison de la sécheresse et du réchauffement climatique. La neige et les précipitations sont anormalement basses et le niveau d’eau a baissé de 30 mètres en quelques années. Un projet de pipeline pour alimenter la ville voisine de Saint George et ses terrains de golf pourrait encore précipiter le déclin du lac. Les ravages de l’American way of life…
Antelope Canyon
Le lendemain, nous quittons Alstrom Point pour visiter Antelope Canyon. Le canyon ne se visite que via un tour et nous avions un peu de temps avant notre réservation donc nous avons cherché à prendre le petit déjeuner dans un café. Ce que nous avons trouvé de « mieux » était un comptoir Starbucks dans un supermarché – nous avons donc déjeuné sur les tables installées devant le parking. Un voyage en Amérique, c’est aussi souvent ça.
Passé ce petit moment de déprime, nous sommes ensuite partis découvrir Antelope Canyon. En pratique on peut visiter deux sites: le Lower Antelope Canyon et l’Upper Antelope Canyon – on a opté pour le « Lower » après avoir lu ce comparatif utile. Antelope, est ce qu’on appelle en anglais un slots canyon c’est-à-dire une crevasse ou une faille rocheuse très étroite, formée par l’érosion. De dehors, le canyon ne ressemble à rien de special:
Mais une fois dedans… c’est une toute autre histoire:
Les parois du canyon ont été sculptées et striées par l’érosion, et la couleur de la roche se decline en nuance orangées suivant l’intensité de la lumière :
Il ne faut pas se fier à cette photo: on était un monde fou à visiter le canyon en même temps. Mais comme on passe essentiellement le temps le nez en l’air ce n’est pas vraiment gênant.
Parfois un rai de lumière se faufile jusqu’au sol:
En bref, un lieu très tourisitique, mais unique et spectaculaire!
Horseshoe Bend
Nous reprenons ensuite la route, avec un arrêt à 6 kilomètres au sud de Page pour voir une des icônes d’Arizona: Horseshoe Bend. Creusé par les eaux, ce méandre du fleuve Colorado a la forme parfaite d’un fer à cheval. Le point de vue est vertigineux:
Prochaine étape: le Grand Canyon!
1 Comment
Grandiose ! Merveilleux ! J’adore ! … Merci